Bien que peu ou pas du tout entendues, les Italiennes parlent et ont souvent parlé en public : leurs archives, la presse et leurs journaux en témoignent. Elles ont occupé l’espace public et ont transmis leurs connaissances et leurs convictions, leurs savoirs. Certaines d’entre elles exhortent leurs sœurs à l’insubordination et à la rébellion, ou à la résistance, d’autres partageaient des idées pédagogiques novatrices pour une société meilleure. De nombreuses photos conservées dans les archives nous montrent des femmes s’exprimant en public : que disent-elles ? comment et où parlent-elles ? de quoi est-il question dans leurs discours ? et surtout : à qui s’adressent-elles ? quelle est la réception de ces discours ? À partir d’un projet de recherche sur les conférencières italiennes (IdEX, Université Côte d’Azur) (1) qui s’inscrit dans une recherche ambitieuse et d’envergure sur les militantismes féminins en Italie, France et Espagne, nous voudrions ici partager avec un public hétérogène quelques résultats de nos travaux consacrés à la voix de femmes entre la fin du XIXe et la première moitié du XXe siècle, à savoir la période du “premier féminisme” (Lamoureux 2006 ; Offen 2012 ; Bard 2012).
(1) ANR-15-IDEX-01
